Modèles débutantes, quelques pistes pour reconnaître un vrai photographe…

Ca y est.

Vous vous êtes décidée et après avoir convaincu / forcé / menacé votre famille et vos amis, vous allez enfin réaliser votre rêve : devenir modèle photo amateur. Pleine de ressources, vous vous décidez à chercher des photographes qui accepteraient de vous faire débuter.

Passées les 130 000 premières pages consultées – photographes, modèles, blogs, réseaux sociaux, agences…-, un doute vous assaille : et si le monde de la photo n’était pas un monde parfait, plein d’idéaux artistiques, de respect mutuel et de photos magnifiques ? Et si le Père Noël n’existait pas ?

Et si tous ceux qui se prétendent photographes ne l’étaient pas vraiment ?

 

Photographe, le mot qui ne veut (plus) rien dire…

Un photographe (peu importe son niveau ou son statut) est quelqu’un qui pratique la photographie pour réaliser des clichés qui lui plaisent, pas pour rencontrer des filles, ni pour regarder des filles en petite tenue, ni pour se retrouver dans des situations ambigües avec des filles en petite tenue.

Autant vous dire, ca limite terriblement le nombre de têtes du cheptel.

Je vais donc vous proposer une petite check-list des trucs à vérifier avant de s’engager avec un photographe. Ca ne garantit pas que ca se passera bien, mais au moins, vous vous serez évité une cohorte de fâcheux.

 

1.- Les photos, la présence sur internet

BookPhoto

Vous vous en apercevrez assez vite : le monde de la photo amateur, c’est beaucoup, mais alors beaucoup de beaux discours pour une réalité pas toujours à la hauteur.

Moralité : vous vous ruez sur ses photos, histoire de voir ce que ce gentil photographe qui vous a contactée vaut vraiment.

Rassurez-vous, ce n’est pas de l’espionnage : la visibilité du photographe, c’est juste un passage obligé.

A ce stade, le seul qui ne pourra pas vous montrer de photos (hormis celles de son chat, ou du coucher de soleil vu de la baie vitrée de son salon), ce sera le photographe amateur totalement débutant.

Tous les autres devraient pouvoir fournir un book, un site, un profil ou une page Facebook, enfin bref, un endroit visible par tous sur le net où l’on puisse voir ses photos.

Là où ca coince : « Euh, mais elles sont trop belles ses photos, on dirait des photos de magazine ! »

Non, vous ne rêvez pas, ce type fait des photos à mourir, et il s’intéresse à un petit modèle amateur débutant comme vous.

Merci Google Images ! En quelques glisser/déposer, vous avez vite fait de vérifier si ces sublimes photos qu’il affiche ostensiblement sont bien de lui…

Merci vos petits yeux écarquillés/vos lunettes/votre loupe ! Des fois que quelque part, en petit, il précise que ce ne sont pas ses photos, mais celles qu’il souhaite réaliser.

Moralité : que ca soit précisé en petit ou non, le résultat est le même. Fuyez. On ne débute pas une relation de travail saine sur une visibilité prêtant à confusion.

Là où ca coince : l’hyper-professionnel hyper-invisible

Le photographe se présente comme un professionnel confirmé, qui bosse avec des agences, fait des campagnes de pub. Mais bon, comme les photos sont sous contrat exclusif de diffusion (ou n’importe quel autre prétexte à la con), il ne peut rien afficher de son travail professionnel.

Moralité : Merci, au revoir. Un photographe professionnel qui ne peut rien montrer de son travail, c’est juste un abruti qui cherche à arnaquer d’une façon ou d’une autre des filles trop crédules.

Là où ca coince : l’hyper-professionnel hyper pas photographe

Le gars est un directeur d’agence, directeur artistique, responsable de casting… bref, il a un pouvoir énorme dans le monde de la photo, et tiens, justement, à force de voir tout le monde shooter tout le monde, il décide de se lancer dans la photo. Du coup, bien sur, il n’a encore aucune photo à montrer.

Avec un pouvoir énorme et un carnet d’adresses plus gros qu’une encyclopédie en 16 volumes, comment peut-on perdre du temps à chercher un modèle sur internet alors qu’un simple coup de fil au bon contact suffit ?

Moralité : fuyez, encore un autre exemple d’abruti persuadé que les filles vont se prosterner devant ce pouvoir qu’ils n’ont pas et n’auront jamais…


 2.- Le matériel photo, un incontournable

AppareilsPhoto

Demandez directement au photographe avec quel matériel il travaille. Attention, le matériel ne comprend pas que l’appareil photo, il comprend aussi les sources de lumière.

L’objectif n’est pas de décerner le prix du photographe le mieux doté, l’objectif est de vérifier que le matériel avec lequel travaille le photographe correspond bien à son discours.

Vous avez peur de le froisser ?

Un photographe sérieux ne se formalisera pas et comprendra que vous preniez des précautions avant votre séance. Par contre, méfiance vis-à-vis de celui qui montera sur ses grands chevaux ou refusera de vous répondre.

Oulah, et j’en fais quoi moi, de ses informations techniques ?

Vous jetez un œil sur internet, histoire de savoir à quoi correspondent l’appareil et les sources de lumière qu’il possède.

Evitez absolument les possesseurs d’appareils compacts, et préférez les reflex aux bridges dans la mesure du possible. Dans la mesure du possible, car un honnête photographe amateur doté d’un bridge est toujours préférable à un mauvais pseudo-photographe bardé du dernier reflex à la mode.

Mais un photographe qui se présente comme presque pro et qui travaille avec un bridge, non, ce n’est pas sérieux. Comme le bon professionnel qui travaille avec un réflex entrée ou milieu de gamme.

Mais ces trucs de lumière, j’y connais rien.

Bon, on va résumer la situation : le job du photographe est en très grande partie de maîtriser la lumière.

Si le gars n’a pas de lumière, pas un flash, pas un réflecteur, rien, ben ca va être coton pour sortir de belles photos en intérieur (pas assez de lumière) et en extérieur (trop de lumière, donc de belles ombres bien dures). Vous aurez au mieux des photos amateur banales.

 

3.- Notions juridiques et contrats

ContratPhoto

Ce n’est pas la partie la plus glamour de l’univers artistique, mais c’est un passage obligé. La loi, les contrats sont là pour protéger les personnes impliquées (modèles et photographes), mais aussi pour clarifier la relation photographe/modèle.

Tout photographe, même amateur, doit connaître la notion de droit à l’image et doit posséder un contrat-type valide modèle/photographe permettant d’exploiter les photos hors enjeu financier.

Je ne comprends rien à ce qu’il me raconte – 1° épisode

Vous ne comprenez rien, parce que vous ne connaissez pas les notions de base. Du coup, dès que le photographe vous parle de ses droits ou détaille son contrat-type, vous êtes totalement larguée.

Avant d’entamer une démarche de modèle photo, renseignez-vous absolument sur la notion de droit à l’image, sur les contrats-types, sur la rémunération et le défraiement.

Choisissez des articles récents et si possible, spécialisés dans le domaine du droit à l’image. N’hésitez pas à acheter (et lire) un livre spécialisé sur le sujet.

Pour ma part, je vous recommande l’excellent et très complet ouvrage « Le photographe et son modèle » de Maître Joelle Verbrugge, avocate spécialisée dans le droit à l’image. Son blog est d’ailleurs disponible depuis ce site.

Je ne comprends rien à ce qu’il me raconte – 2° épisode

Vous avez épluché consciencieusement la législation et une tonne de contrats-types.

Et pourtant, vous ne comprenez toujours rien à ce que vous raconte le photographe. Parce qu’il n’y connaît rien, ou pas grand chose, ou qu’il essaie de vous faire signer un contrat pas clair

Dans les deux cas, fuyez :

  • s’il n’y connaît rien et qu’il fait semblant de maîtriser son sujet, comment pourrez-vous avoir confiance en lui ?
  • s’il vous raconte des conneries pour vous faire signer un truc à son avantage, comment pourrez-vous travailler avec lui ?

 

4.- Le comportement général

Comme dans toute relation « professionnelle », un certain nombre de points relevant du comportement général se doivent d’être respectés. Ce chapitre-là pourrait donner matière à tout un article, voire un livre entier…

Mais pourquoi tu ne veux pas faire de nu ? Avec le corps que tu as, je ne comprends pas

Le photographe doit respecter vos choix quant aux thèmes que vous souhaitez aborder et ceux que vous souhaitez éviter. Surtout qu’une fois en confiance, vous évoluerez peut-être dans ceux-ci.

Moralité : en règle générale, mieux vaut éviter ceux qui insistent lourdement pour vous convaincre de réaliser des photos que vous ne voulez pas, ou pour lesquelles vous n’êtes pas encore prête.

Ouais, mais tu vois, par rapport à Untel, je gère beaucoup mieux la lumière… Et puis on m’a dit qu’il avait eu des problèmes avec une modèle…

Ben oui, sans rentrer dans la psychologie de bazar, un photographe qui passe son temps à critiquer les autres doit avoir un problème à gérer vis-à-vis de lui-même ou du monde entier. Au contraire, un individu équilibré devrait vous recommander des confrères dont il connaît le sérieux et la qualité du travail.

Moralité : dès que vous aurez le dos tourné, qu’est-ce qui l’empêchera de parler sur vous ?

Oui, je sais qu’il est tard, mais j’avais envie d’avoir ton avis…

A ce stade, je ne sais plus vraiment comment expliquer les règles simples du savoir-vivre. Téléphoner très tôt le matin (« je te réveille ? ») ou tard le soir (« pas encore au lit ? »), ce n’est pas ce que l‘on peut appeler une base saine de collaboration.

Moralité : l’objectif d’un photographe doit être de faire des photos, pas de débarquer dans la vie des modèles qu’il connaît à peine…

Non, je n’accepte pas les accompagnants, la relation modèle/photographe, ca doit être fort, tu comprends ?

Je vais essayer d’être clair. Pour peu que vous vous fassiez accompagner par quelqu’un au comportement neutre, aucun photographe ne peut et ne doit jamais s’opposer au fait que vous venez accompagnée à vos rendez-vous et sur vos shootings.

Certains peuvent refuser la présence d’un tiers sur le plateau – c’est vrai que cela peut rendre parfois la modèle nerveuse ou l’empêcher de se concentrer -, mais il suffit alors que l’accompagnant attende sagement dans la pièce d’à côté.

Vous faire accompagner est rassurant et, malheureusement, parfois nécessaire quand on tombe sur des personnages indélicats.

Moralité n°1 : il refuse que vous soyez accompagnez ? Fuyez.

Moralité n° 2 : il accepte volontiers ? A votre tour de faire un effort : évitez le petit ami ou le père jaloux, la copine extravertie et intarissable… la personne qui vous accompagne doit savoir devenir discrète le moment venu et sa présence ne doit pas vous perturber.

 

Ze up to ze méga-conclusion

L’important n’est pas le niveau technique ou la valeur du matériel que le photographe possède. L’important, c’est que son discours soit en accord avec tout ce que vous allez découvrir de lui.

En règle générale, et au-delà de la photographie d’ailleurs, méfiez-vous de ceux qui se voient trop beaux et déjà arrivés alors que leur travail est simplement moyen (voire franchement mauvais pour certains). Comment voulez-vous qu’un photographe soit honnête avec vous s’il ne l’est pas vis-à-vis de lui-même ?

Evitez les menteurs (directeur de casting chez l’Oréal avec 3 fotes par frase, ca fait un peu tache), et tous ceux dont le comportement ou l’attitude ne sont pas professionnels. Et si votre sixième sens de fille vous envoie un signal d’alarme, même si vous ne comprenez pas vraiment pourquoi, écoutez-le.

Ne vous ruez pas sur le premier photographe venu. Prenez le temps de communiquer et faire votre choix. Je vous rassure, il en reste quand même tout plein, des photographes passionnés, sincères et humbles. Mais contrairement aux autres, ce ne sont pas forcément ceux-là qui se mettront le mieux en valeur.

Rappelez-vous ce principe simple : le plus important dans votre choix de photographe, c’est la confiance qu’il va vous inspirer, et qui va vous permettre de travailler dans de bonnes conditions.

 

 

 

 

 

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